Joseph Leon – Hard as love

L’histoire de Joseph Leon est à la fois universelle et singulière. Il a connu comme tout le monde l’ennui professionnel et une déception amoureuse mais cela a rarement débouché sur une aventure de songwriter solitaire. C’est en 2006 qu’il quitte sa carrière de juriste, récupère les chansons écrites pour séduire sa dulcinée à la manière d’un Mike Angelakos (Passion Pit) et les retravaille pour autoproduire Hard as love, histoire d’amour en 10 pistes qui commence bien mais finit mal.

L’album est enfin distribué trois ans plus tard, on découvre alors une écriture délicate et inspirée. Dès le premier morceau, ‘Up in the air’, le duo guitare/voix impose une sensation d’intimité qui ne nous quittera plus jusqu’à la fin puis on remarque les arrangements soignés mettant parfaitement en valeur la mélancolie des interprétations comme sur ‘Across the sea’ ou ‘Painless’. Le cliché des grands espaces américains propres aux bons classiques folk ne peut, quant à lui, être évité tant les images se bousculent tout au long de l’écoute de l’album en particulier sur ‘San Francisco Bay’. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que Joseph Leon se décrive comme ‘vivant par fatalité dans l’empire américain’. Trente minutes plus tard, le voyage bien trop court, se termine.

Hard as love doit donc être écouté au plus vite par tous les amateurs de folk surtout les plus blasés par le revival des dernières années. Par son authenticité et sa maturité, Joseph Leon sort de la mêlée et s’impose comme un songwriter de talent à suivre de près. Et un conseil pour vous, les mâles de visual-music, composez des ballades de conquête comme Joseph ou Mike, vous n’atteindrez pas à tous les coups le but recherché mais vous signerez peut-être l’un des meilleurs disques de l’année.