All Shall Perish – Awaken The Dreamers

Il y a comme ça des noms de groupes qui annoncent la couleur au même titre que la grenouille guatémaltèque quand elle arbore avec défi ses dessous de pattes rouges pour signifier le danger de l’attaquer, ceux qui entravent donc 2 sous d’angliche peuvent raisonnablement s’attendre à ce qu’All Shall Perish sente la sueur et la testostérone bucheronneuse. Tout comme je n’essaierai pas de bouffer une grenouille guatémaltèque, je n’irai pas contre le fait de dire qu’All Shall Perish envoient effectivement du bois. Après avoir asséné leurs 2 premiers LPs de métal qui tâche mâtiné de death/grind à coups de blasts et growls en tous genres et bercé (trop près du mur) de hardcore à coups de gros riffs et de breaks propres à vous filer le coup du lapin, revoilà donc nos gaillards avec ce ‘Awaken The Dreamers‘ où, chose inédite, on tente de calmer ça et là par instants l’énervement général. Un joli coup de force effectué avec brio puisqu’ils évitent au passage tout ridicule pour au contraire d’autant mieux rehausser leur pieuse sauvagerie qu’ils blindent de mieux en mieux, toujours plus efficace.
Ce qui saute particulièrement à l’oreille en écoutant cet ‘Awaken The Dreamers‘, dont l’excellence a été remarquée en interview par Kirk Hammett et Robb Flynn [My man !!!], c’est bel et bien le talent avec lequel Chris Storey effectue des shreds de grand malade (dommage que le gus se soit cassé du combo depuis…), à croire qu’il n’arrête pas de l’album tout ça en évitant de lasser. Sur le titre éponyme, il commence à shredder d’entrée comme un diiiiingue sans que ça ne l’empêche de mettre la barre encore plus haut sur le solo scotchant au passage quiconque à son slip kangourou, la machoire tombant jusqu’à terre, les yeux exorbités façon Tex Avery.
Si l’album se chauffe sympathiquement avec ‘When life meant more‘ et ‘Black gold reign‘, où Eddie Hermida montre qu’il a envie d’aller au-delà du growl barbare (qu’il tient fort bien) en allant taquiner dans des aigus criards que Rob Halford ([url=http://www.youtube.com/watch?v=_JRvDykXebM]CUIR CUIR CUIR[url]…) ne renierait pas : il faut dire que le bonhomme enregistre ses vocals avec une grosse cylindrée entre les cuisses qu’il a fait pénétrer au préalable dans le studio afin de lui titiller son taux de testostérone ainsi que son anus; après ces 2 titres d’ouverture, je disais donc, la poudre commence véritablement à parler avec ‘Never… again‘, derrière les shreds de malade, ce refrain qui vous est rentré dans le crâne à l’aide d’un poing américain, la section rythmique est en véritable béton armé, imparable avec quelques petits moments pour souffler avant de rebastonner progressivement.
Ces judicieux moments de calme viennent raisonnablement faire respirer les titres en leur sein mais également entre eux, avec ‘The ones we left behind‘, ‘Memories of a glass sanctuary‘ et ‘From so far away‘ où les ambiances plus ou moins poussées sont joliment mélancoliques (on se remet pas facilement d’une adolescence nourrie au grounge), la voix d’Hermida se fait presque soupir sur ‘Memories…‘ mais n’est jamais saugrenue. Tout ça pour bien évidemment mieux faire éclater ‘Stabbing to purge dissimulation‘ avec ses blasts à vous faire décuver en 2 temps 3 mouvements, ses accroches vocales bien senties, ses breaks de tueurs, l’enchainement avec ‘Gagged, bound, shelved and forgotten‘ en déridera plus d’un avec son petit groovy mais à la rythmique martelante.
From so far away‘ et ‘Songs for the damned‘ sont juste rentre dedans comme il faut, la dernière clôturant l’opus avec ce petit plus de tonitruant et de viscéral qui vous reste en bouche et vous laisse l’envie de relancer l’bousin.
Cet ‘Awaken The Dreamers‘ est une belle réussite à mettre entre toutes les cages à miel d’amateurs de métal. Reste à voir quel sera le futur du groupe avec la perte de leur shreddeur fou, en gardant ceci dit à l’esprit que le Feu semble les habiter au vu de la solide réputation scénique qu’ils sont en train de se construire et qui les a emmené jusqu’en Sibérie, devenant ainsi le 1er groupe 100% US à être allé réchauffer le grand froid russcof, Dieu sait si ici on apprécie la chaleur humaine.