Kid Harpoon – Once

Trevor Horn est un nom qui peut faire frissonner ceux qui n’ont jamais pigé l’intérêt démesuré provoqué par la vague régressive qui tente de nous faire croire que les années 80 ont tout déchiré (au passage, quel spectacle fascinant de voir des tout juste en âge de voter s’époumoner sur des génériques de dessins animés qu’ils n’ont jamais pu regarder puisque moi-même étant né en 1982 je ne les ai jamais vu) puisque c’est l’homme derrière Frankie goes to Hollywood ou ‘Video killed the radio stars‘. Plus récemment, il était l’homme derrière le miracle écossais de la décennie : il a fait sortir Belle & Sebastian de sa bibliothèque (scandale pour certains réac’) et lui a fait chanter un amour un peu moins complexé sur ‘Dear Catastrophe Waitress‘.
Ce dernier fait d’arme se reproduit peu ou prou avec Kid Harpoon et cet album ‘Once‘. Connu pour ces EP folk, on s’étonne d’entendre sur ce premier album de l’anglais une orientation plus pop dès l’ouverture ‘Stealing cars‘. Instrumentation majoritairement acoustique, arrangements délicats qui rappellent souvent… Belle & Sebastian, invoquant ici ou là la même manière de mélanger désespoir et des espoirs amoureux. Le crescendo de ‘Burnt down house‘ ou le léger ‘Flowers by the shore‘ acquiescent dans le sens d’un pop folk contant tout simplement des histoires simples comme la vie, compliquées comme l’existence. Kid Harpoon ne tombe dans l’habituel piège de ce genre de disque folk : l’ennui inévitable provoqué par un trop plein de ballades contemplatives. On pense souvent à une version acoustique des moments inspirées des Libertines sans la glauquerie toxique. Pas franchement rock n’ roll non, mais hautement recommandable.