The Twins – The Twins EP

Si j’étais Philippe Manoeuvre, j’entamerais mon papier sur The Twins avec un savoureux « j’ai rencontré les Twins en 1982 », histoire d’afficher ma potitude avec le haut du panier musical et me croire plus malin que les autres pour étudier le cas des quatre garçons dans le van. Oui, d’ailleurs, The Twins sentent la camionette Volkswagen, la Cadillac 1957, et pourquoi pas le garage, plus largement. C’est comme ça en tout cas que sonnaient les auteurs du petit éponyme qui tombe sur ma table aujourd’hui, quand ma route a incidemment croisé la leur. L’intérêt ? The Twins ont évolué, depuis.

Ce n’est pas donné à tout le monde, peu importe ; le terreau punk où a grandi la semi-fratrie a vu pousser des bourgeons blues, rock’n’roll, plus traînants et davantage maîtrisés (‘Never Have, Never Will‘). Un semi-mal pour un bien : la bande a gagné en épaisseur, en assise, en identité. Aussi classique (‘The Things That We Do‘) qu’abrasif (‘Spoonful‘), ce cinq-titres est un exemple de contrat rempli, bien représentatif d’un quatuor qui a avancé et s’est trouvé une couleur, séduisante et jamais délavée.

Reste l’esprit à la fois vintage et moderne dans lequel baignent The Twins. Efficace, mais déjà connu. Et foutrement émouvant.