Stephen Malkmus – Mirror traffic

Stephen Malkmus est cool. Il était dans le groupe le plus cool ou presque des 90s, il a reformé ce groupe l’an dernier en gros uniquement pour que ses ex camarades se fassent un peu de thunes, il sort des albums solos tellement tranquilles et relax du gland que tout le monde oublie de souligner à quel point ils sont bons (ben oui, un mec solo ne peut pas faire des disques au moins aussi bien que ceux du groupe qui lui a valu sa gloire), il se fend de temps en temps d’un petit écrit sur le net toujours à la fois intelligent et drôle, la marque des grands (il mesure un bon mètre quatre vingt cinq). Aujourd’hui avec Mirror Traffic, rien de bien neuf. C’est un disque cool, produit par un gars qui fut très cool (Beck) avec des chansons cool mais pas que. Être nonchalant et relax est à la portée de n’importe quel abruti mais l’être tout en écrivant des chansons belles à se damner ne l’est pas. Et c’est sur ce point que Stephen Malkmus écrasera toujours tous les Sonic Youth du monde. Mirror Traffic comme son grand frère Real Emotionnal Trash part dans deux directions sauf que là où l’album de 2008 offrait ballades célestes et moments prog à la Tom Verlaine, celui-ci propose ballades célestes et moments rock tout cons. Tout ici a une durée raisonnable. L’écriture de Malkmus est toujours un beau bordel d’idées qui peut paraitre hermétique mais derrière tout ça se cache -même pas trop en plus- des mélodies à se damner. Les moments rock fusent de riff fuzz (l’improbable riff rouge vif de Stick figures of love, du Neil Young joué par Television) voire de glam (on pense à Bowie période Ziggy pendant Tune grief) et de la pop imparable (Tigers). Mais tel l’homme sage qui aime sentir l’eau du ciel sur son visage, ce sont les moments calmes et déprimés qui encore une fois mettent Stephen Malkmus en orbite, ils ont tous un je-ne-sais-quoi qui va séduire tout un chacun : une mélodie venant de nulle part (All over gently), des guitares troublantes (Asking price), du questionnement (le fantastique Share the red) et une tendresse étonnante (Long hard book)… Mirror Traffic est probablement la plus belle réussite solo de Stephen Malkmus bien aidé par la production de Beck, son Wowee Zowee solo, une vieille malle poussiéreuse dure à ouvrir mais qui se trouve être la boite de Pandore.