Puscifer – Conditions Of My Parole

On ne dira pas que le deuxième opus de Puscifer était attendu, parce qu’en réalité c’est Tool et A Perfect Circle qu’on attend. On ne dira pas que Maynard James Keenan a pour le coup adopté un son plus roots, car ce mot ne veut rien dire en plus d’être un anglicisme pour poseur. On ne dira pas encore une fois que sa voix est magique, car on ne cesse de le répéter pour tous ses autres tripatouillages musicaux. On ne dira pas que le son de ce deuxième album est moins expérimental même s’il y a moins de synthé et d’arrangements loufoques dessus.

On ne dira pas que Conditions Of My Parole est composé de bons morceaux, parce qu’aucun ne retient vraiment l’attention malgré une excellente production. On ne dira pas qu’ils « passent bien » ou « passent crème », parce que figurez-vous que cet argument n’en est pas un. On ne dira pas qu’ils sont mauvais, parce que, quand même, ils ne sont pas insupportables. On ne dira pas que je viens à l’instant de me contredire, parce que ce serait une preuve qu’on est nazi et qu’on n’a pas écouté l’album. On ne dira pas que Man Overboard est un bon single, parce que n’importe quelle autre chanson de ce disque aurait pu remplir ce rôle avec le même résultat. On ne dira pas qu’une piste comme The Weaver montre un côté très posteux chez MJK, parce qu’il faut arrêter de coller cette étiquette dès qu’on a affaire à des riffs mi-décalés mi-aériens. En fait, on ne dira pas que les riffs sont décalés à cause de dissonances ou aériens à cause de trois notes jouées en son clean. On ne dira pas que c’est absurde, mais presque.

On ne dira pas qu’on a aimé cet album, parce qu’aucune bonne chanson n’est à signaler. On ne dira pas que je fais mon TGC, parce qu’il n’a pas le monopole [s]du coeur[/s] du goût des mélodies. On ne dira pas que j’ai détesté cet album, parce que rien n’y est insupportable. On ne dira pas que cet album m’a laissé indifférent, parce que ça me fait toujours plaisir de voir qu’une de mes idoles continue de faire de la musique. On ne dira pas grand chose sur cet album, parce qu’il n’y a pas grand chose à dire dessus.