Dreamaker – Enclosed

Si vous avez lu ma récente chronique de Dark Moor, vous devez savoir que 3 anciens membres de ce groupe sont partis fonder Dreamaker il y a quelques années. Après un premier album sorti il y a tout juste un an, le groupe espagnol revient donc avec ‘Enclosed‘, un disque plus porté sur les guitares que son prédécesseur…

Alors que je m’attendais à un clone de Dark Moor, j’avoue avoir été très surpris par les premiers titres de ce disque. Fini le true métal à la Rhapsody, Dreamaker a décidé de muscler son style. Le rythme est par conséquent bien plus brutal : les riffs agressifs et les déferlements de double pédale nous donnent parfois l’impression d’écouter du métalcore avec un chant féminin (‘Over The Edge‘, ‘W.W.666‘). Le reste du temps, même si ça joue vite, l’agression est moins de mise, et les claviers électroniques se font plus entendre (‘Face To Face‘, ‘Take Me Higher‘).

Malheureusement, les compos tournent un peu en rond, et l’album aurait gagné à être plus court. Les 6 musiciens n’ont pourtant pas grand chose à se reprocher en terme de technique. Albert Maroto propose des soli de guitare rapides et précis (‘Face To Face‘, ‘Over The Edge‘), Jorge Saez matraque ses fûts avec fureur (‘Perfect Soul‘, ‘Innocent Blood‘) tandis que Nino Ruiz prend de plus en plus d’importance aux claviers au fur et à mesure qu’avance le disque.

Elisa C. Martin possède de son côté un beau brin de voix, avec le timbre d’Amy Lee (Evanescence) et le dynamisme de Sandra Nasic (Guano Apes). Son chant en anglais reste dans l’ensemble très mélodique, et s’il est agréable à écouter, on ne peut pas dire qu’il soit très varié. L’originalité vient plutôt de quelques hurlements masculins oscillant entre le black et le death (‘Enclosed‘). Dommage toutefois qu’il faille attendre le dernier morceau pour assister à un ‘dialogue’ entre ces deux voix…

Au niveau de la production, aucun reproche à faire : Big Simon et le guitariste Albert Maroto sont parvenus à donner de la pêche à ces 12 titres, et la guitare sort clairement du lot.

Dreamaker pratique donc un speed métal qui n’a presque plus rien de symphonique. Par rapport au dernier album, les guitares ont fait un bond en avant et montrent la volonté du groupe de durcir sa musique. Avec cet album énergique et très bien produit, le groupe ibérique est enfin parvenu à se détacher de l’image de Dark Moor. Mais si ‘Enclosed‘ s’écoute avec plaisir, il n’en demeure pas moins trop conventionnel : tout semble en effet avoir été déjà entendu mille fois. Qui sait, peut-être qu’Elisa devrait essayer de chanter en espagnol pour marquer plus les esprits…