3 Inches of Blood – Fire Up The Blades

Depuis le temps que j’entendais parler de ce 3 Inches Of Blood (participation au ‘Roadrunner United‘, tournée Road Rage), je me demandais ce que ça pouvait bien donner. La sortie de leur dernier album ‘Fire Up The Blades‘ me donnait l’occasion de m’y intéresser. J’ai donc découvert un univers plutôt barré mais complètement inconnu et, à vrai dire, pas franchement apprécié en terme de métal. Pourtant très amateur d’heroic fantasy, de jeux de rôle et de métal, le mix des trois ne m’a jamais transcendé outre mesure. Et là, on est en plein dedans, chevaliers, orcs et autres créatures fantastiques sur fond de heavy à fond les ballons, autant dire que les premières écoutes furent laborieuses. Mon avis est donc tout à fait relatif, et je me concentrerais sur les points que j’ai pu trouver positifs.
Même si ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé, je dois avouer que le tout est relativement bien produit, la présence de Joey Jordison de Slipknot n’y est sûrement pas pour rien. Sachant en plus que le groupe a dû faire peau neuve après le départ de toute la partie instru (laissant les deux chanteurs co-fondateurs du groupe en tête à tête), le résultat final m’a laissé admiratif; il me serait difficile de nier les qualités musicales de cet album. Il y a quelque chose d’inexorable dans cette musique qui va constamment de l’avant comme si rien ne pouvait l’arrêter.
Cette idée est présente dès le titre d’ouverture ‘Through The Horned Gates‘ avec une caisse claire martiale et la montée des guitares, on est tout de suite dedans : que la bataille commence! Musicalement, je pense que les fans du genre y trouveront leur compte, c’est rapide, c’est heavy, des solos et passages héroïques avec des titres comme ‘Night Marauders‘, ‘Forest King‘, ‘Infinite Legions‘, ‘Assassins Of The Light‘… mais pas que…
L’originalité est également de mise sur certains titres comme ‘Trial Of Champions‘ ou ‘God Of The Cold White Silence‘ grâce à l’ajout d’orgue. Dans le premier morceau qui vous rentre dedans dès le début mais de manière assez enjouée, l’arrivée de cet orgue au son un peu bizarre sonne comme un hommage au rock des 70s façon Deep Purple; personnellement ça me rappelle à un moment dans un tout autre style du Dog Fashion Disco. L’impression finale est plutôt sympa, et on est loin du ridicule même quant ce fameux orgue accompagne le solo de guitare. Dans le deuxième morceau à l’ambiance apocalyptique, la double grosse caisse et les growls combinés sont assez implaccables et brutaux. Ce n’est qu’avec une guitare aigüe suivi d’un orgue plus électronique que la pression se libèrera un peu, ceci dit, ce passage confère en même temps une impression de marche vers la guerre (peut-être bien à cause de la batterie derrière). Toujours dans l’originalité, ‘The Great Hall Of Feasting‘ a retenu mon attention avec son rythme plus lent, plus rock, à tel point que le riff des couplets me rappelle du Queens Of The Stone Age (!).
Le groupe sait varier les ambiances à travers l’album et au sein même de ses compositions. Certains passages sont un peu moins rapides et appuient plus la rythmique donnant envie de suivre la cadence en opinant du chef comme dans ‘Night Marauders‘ (et ses ‘OH!’ scandés et entrainants), ‘Forest King‘ (avec juste la basse et la batterie), ‘God Of The Cold White Silence‘. Tout celà apporte un certain relief, car à d’autres moments, on atteint des pics de brutalité avec ‘The Goatriders Horde‘ ou ‘Infinite Legions‘ avec des blasts puissants à la batterie. Dans ‘Forest King‘ ou ‘Demon’s Blade‘ ce sont plus les riffs façon mitraillette qui viendront vous chatouiller les esgourdes.
Niveau chant, Jamie Hooper et Cam Pipes se complètent assez bien, l’un aux growls (souvent aigüs), l’autre au chant (très aigü, voire même Halfordien). Pour tout dire, c’est ce qui me plait le moins dans le groupe…
Les thèmes abordés sont inventifs et variés pour un univers d’heroic fantasy. Tantôt inventant leur propre mythologie dans un monde post-apocalyptique style Mad Max VS Dongeons et Dragons (‘Night Marauders‘ où il est fait mention de radiation burns), ou encore dans ‘Goatriders Horde‘ (illustré au dos du CD), tantot faisant référence à du Tolkien (‘Forest King‘ fait plus que penser au soulèvement des Ents, sauf que ce coup-ci ils pètent la gueule à toute l’humanité). ‘The Hydra’s Teeth‘ va revisiter un classique des classiques avec l’histoire de Jason, pas celui de Halloween, celui avec les Argonautes (la mythologie grecque et tout ça). Une version assez décoiffante, de quoi remotiver les métalleux pour le latin! Leur univers en général est assez sombre et démoniaque, ils auraient pas été potes avec des paladins. Si vous aussi êtes un anti-paladin dans l’âme, je pense que ce disque est pour vous.