Nada Surf ✖︎ La Nef ✖︎ Angoulême

Vendredi 18 Novembre, 20h30 :

A part si vous vivez dans une grotte, vous êtes sûrement au courant que Nada Surf viennent de sortir un nouvel album, « The Weight Is A Gift« , album très bon qui plus est. Comme la majorité des groupes produisant un nouvel opus, Nada Surf partent sur les routes françaises, routes qu’ils apprécient énormement me confiera Matthew en quittant la scène de La Nef. Ancienne poudrière, rénovée qui ouvre à nouveau ses portes cette année, La Nef, mélange d’une salle de concert et d’un hangar industriel avec ses grands ventilateurs et ses conduits d’aération énormes. On se croirait sur le tournage d’un clip.

Jon Vanderslice. Ce mec n’est pas connu ici, et pourtant ce n’est pas faute de bien jouer. Une musique folk teintée parfois d’un rock enjoué, parfois d’une mélancolie plus que prononcée qui transporte doucement son auditeur et qui, sans que vous vous en rendiez compte, vous fait remuer la tête et taper du pied. A seulement deux, à l’aide d’une guitare, d’un orgue et d’une batterie, Jon nous emmènera en ballade. C’est plutôt bon, même si ça manque encore un peu d’un petit quelque chose pour que le public soit totalement conquis. Et bizarrement, lorsque Matthew vient prêter sa voix sur une chanson, le public réagit et entre dans le jeu des deux chanteurs. Cette première partie, plus calme que « chauffante » se terminera néanmoins sur un (le ?) titre plus énervé avec en guest cette fois ci, Daniel Lorca, qui amènera ses doigts, sa basse et sa clope sur une toute dernière chanson.

Première partie très intéressante, il ne manquait sûrement que de connaître les chansons de Jon afin de rentrer complètement dans son univers. Alors tout le monde attend pendant la mise en place du matos du trio attendu dans une salle comble d’une capacité de 750 personnes.

Les lumières s’éteignent, un frisson me parcourt, puis un sourire se prononce aux premières notes de « Blizzard Of 77« . Ne voilà pas une seconde que le concert vient de commencer qu’on est déjà transporté dans l’univers de Nada Surf, cet univers pop rock dominé par la voix magnifique de Matthew. On est déjà en train de danser sur « Concrete Bed » et j’en oublierai presque que je dois prendre des photos, photos qui seront finalement ratées pour cause d’interdiction de flash et aussi pour cause d’appareil un peu pourri… Alors on remue sur « Happy Kid« , on applaudie en chœur sur l’intro de « Hi-Speed Soul » et très vite on se retrouve a discuter entre deux chansons avec le groupe. On est comme chez soi, on parle de tout, de rien, d’Angoulême, de Mickael Jackson, de cette salle, magnifique, de leur français « soi-disant » rouillé. Si mon anglais valait le leur, j’aurais sûrement moins de problèmes. Et ça continue, des tubes de « High Low« , « The Proximity Effect« , « Let Go » et « The Weight Is A Gift« , tout y passe, et tout passe bien, une magnifique playlist. On passe sans problème d’un « What Is Your Secret » ou encore « Killians Red » calme et planant à un « Always Love » qui fera trembler la salle qui connaît les notes sur le bout des doigts. Et comment, comment ne pas être touché par la voix de Matthew sur la superbe « Killians Red« , comment ne pas taper du pied sur un « Always Love » valant bien son rôle de single. Sûrement impossible. On charrie le cameraman qui devra traduire en live la chanson « Fruit Fly » et pas le temps de se reposer qu' »Imaginary Friends » arrivera relançant le public une fois de plus. Le concert est parfait, aucune faute, les chansons, toutes plus belles les unes que les autres s’enchaînent. « Inside Of love« , « In The Mirror« , « Do It Again« , on chantonne, on danse, on s’amuse et on prend son pied. Et quand sonnent les premiers accords de « Blankest Year« , on remet ça, les frissons, les sourires, le pied qui revient fracasser les planches de la passerelle sur laquelle je prends les photos. A ce niveau là, on ne pense plus vraiment, on ne sait pas quel heure il est, depuis quand le concert à commencé. Ce qu’on sait c’est qu’on va chanter « Oh fuck it ! » avec encore plus d’entrain que la fois d’avant. Et parce que le groupe sait que tout le monde veut se reposer d’avoir trop remué, « Paper Boats » arrive et les plus nerveux se contenteront de dodeliner de la tête. On arrive à la fin, « Bacardi » et ses rifs agressifs nous l’annonce. Tout le monde reprend en choeur les « toudouuu » de Matthew et tout explosera sur « The Way You Wear Your Head« , et son final détonant sur une lumière jaune réchauffant encore un peu plus l’atmosphère. Puis le noir. On sent comme un malaise, d’abord une pensée, puis une envie, encore, encore, encore, le public use de sa voix pour rappeler le trio.

Et c’est Matthew qui revient, seul avec sa guitare, et entamera un des plus beau moment de ce concert. « Your Legs Grow » en tête à tête avec le public. C’est prenant et ce n’est pas la petite blonde au premier rang qui ne pourra décrocher du regard de Matthew tout au long de cette chanson qui dira le contraire, et ce, au grand dam de son ami à coté. Et à vrai dire, c’est normal. Impossible de ne pas se taire et faire silence à l’écoute de ce titre tout nouveau issue de « The Weight Is A Gift« , titre qui prend une dimension encore plus grande en live. On se remet doucement alors que commence « Blonde On Blonde« . Le groupe ne nous laisse aucun moyen de s’échapper, on est capturé, kidnappé à la seule différence qu’on se fait ici une joie de se dire que ça pourrait durer tout le temps. Et « Hyperspace » viendra conclure ce premier rappel. Mais le public ne veut pas en rester là, tout le monde est là, du plus jeune au plus âgé, qu’on soit fan de « High Low » ou du dernier, Nada Surf fait un sans faute.

Et lorsque le groupe revient pour une dernière fois, c’est pour nous chanter une petite ballade calme qui préparera « Hollywood » puis « Stalemate » qui ravira encore une fois toute la salle. Et alors que les applaudissements ne s’arrêtent pas a la fin de « Stalemate« , voilà que Matthew entame les premières notes de « Popular« , suivis encore une fois, une dernière fois, de frissons, sourires, d’applaudissements, comme si Nada Surf voulait assommer, une dernière fois, pour être sûr que personne ne parte sur sa faim. Alors que personne n’osait la demander et sûrement parce que le groupe prenait son pied, parce qu’elle n’était pas sur la playlist, on voit le cameraman sourire, les regards se croisent et on peut lire dans les yeux « Il la joue, regarde ! Il la joue ! » Et on est tellement emporté que ça passe vite, trop vite, et cette fois le groupe reste sur scène, remercie le public, remercie cette salle si spéciale pour eux. Et cette fois parte définitivement. Mais personne ne se plaindra, non personne car Nada Surf ont tout simplement étés parfaits.

« Blizzard Of 77« 
« Concrete Bed« 
« Happy Kid« 
« Hi-Speed Soul« 
« What Is A Secret« 
« Killians Red« 
« 80 Windows« 
« Always Love« 
« Fruit Fly« 
« Imaginary Friends« 
« Inside Of Love« 
« In The Mirror« 
« Do It Again« 
« La Pour Ca« 
« Blankest Year« 
« Paper Boats« 
« Bacardi« 
« The Way You Wear Your Head« 
« Your Legs Grow« 
« Blonde On Blonde« 
« Hyperspace« 
« Meow Meow Song « 
« Hollywood« 
« Stalemate« 

+ « Popular« 

Un très grand merci à Cédrick de V2 !