Working Men’s Club ★ Petit Bain

Depuis des semaines, Petit Bain était rempli pour Working Men’s Club. Après un passage à La Route du Rock et la Check-In Party, Syd Minsky-Sargeant et sa bande viennent présenter Fear’s Fear disponible depuis juillet dernier.

En première partie, nous avons pu faire connaissance avec Cate Hortl. De son vrai nom, Charlotte Boisselier a servi un set très électro, à la fois dark et hyper dansant. Parfaitement dans le ton du groupe pour lequel elle ouvre. De quoi transformer rapidement la salle en night-club sorti de The Hungers de Tony Scott. Peut-être aussi un peu aidé par les nombreux porteurs de manteaux de cuir ce soir-là. Une artiste qu’on aimera croiser pour un concert plus tardif en festival par exemple.

Les Working Men’s Club s’installent et déboulent peu après 21h avec pour intro ‘Valleys‘, un des titres phares de leur premier disque. La config du groupe est similaire à notre dernière rencontre au Levitation France en octobre dernier. Syd est le cerveau du projet et s’occupe aussi d’animer la scène. Avec des danses endiablées et des postures exagérées pour compenser l’absence de mouvements de la part de ses compères. Allant même jusqu’à se mêler à la fosse sur ‘Teeth‘ dès le quatrième morceau ou à se pencher vers le premier rang pour prendre la température. En fond de scène, des lumières épileptiques nous impriment la rétine et nous en mettent plein la gueule pendant que les trois autres membres de WMC ont tendance à regarder leurs pompes ou le vide. Surtout la claviériste régulièrement une main dans le dos a l’air de se demander ce qu’elle fout là. Le bassiste Liam Ogburn est autant concentré que peu expansif, tandis que la claviériste Hannah Cobb vient au premier plan dès qu’elle passe à la guitare. Plus pensé comme un DJ set, c’est-à-dire sans aucun temps mort et parfois sans instrument acoustique joué, le concert peut surprendre.

Pourtant, la sauce prend. Par la puissance sonore, l’attitude générale et surtout par l’efficacité des compos rappelant à la fois Depeche Mode, New Order, Primal Scream ou simplement… Working Men’s Club. Dans les temps forts du set, on notera ‘Be My Guest‘ avec une guitare supplémentaire joué par Syd très à l’aise dans l’exercice. L’enchaînement avec ‘John Cooper Clarke‘ et ‘Money Is Mine‘, qui a du blesser quelques cervicales dans un relatif en moyenne presque deux fois plus âgés que la vingtaine d’années affichées sur scène. Dans ce show monolithique d’une heure sans pause, ni moment de communication, les derniers titres respectifs de leurs deux disques se jouent à l’enfilade dans une version étendue. Plus instrumentale que la moyenne, ce sont ces pistes qui feront guise d’au revoir, WMC n’étant pas coutumier du rappel. On aimerait voir un groupe plus généreux dans le son via l’ajout d’une batterie ou plus fun dans l’attitude pour accentuer l’aspect dansant de sa musique

Retrouve notre interview avec Syd et notre chronique de Fear’s Fear en cliquant sur les liens. Ou écoute donc notre podcast Circa 2010 pour savoir comment le projet s’est formé et connaître son évolution.

Working Men’s Club arpente la France depuis la fin de l’été et on ne voit pas vraiment de limites à sa croissance rapide. Avec encore un projet solo dans la manche pour Syd et sûrement un prochain disque déjà en tête, leur route ne fait que commencer.