Jet – Get Born

Jet est un groupe qui est devenu incontournable en à peine quelques mois. Début 2004, ils étaient encore inconnus en dehors de leur Australie natale, et il aura suffi d’un seul et unique single pour les propulser au rang de superstars du rock : le revival rock était alors en pleine effervescence, et ‘Are You Gonna Be My Girl‘ a fait l’effet d’une bombe. Analyse d’un album qui m’a séduit…

Get Born‘ est un véritable hommage au rock traditionnel, celui des années 60 et 70 où le talent comptait avant l’apparence (ça tombe bien vu les têtes de déterrés des 4 musiciens). Avec des riffs simplistes et un chanteur tantôt brailleur tantôt enjôleur, Jet ne s’est pas vraiment cassé la tête : sans grande originalité, le groupe venu de Melbourne se contente de reprendre des recettes inventées par les Rolling Stones, AC/DC, Pink Floyd, John Lennon, les Beatles, Oasis, Coldplay (‘Timothy‘), et même les Doors (cf. les synthés de ‘Get What You Need‘). Avec tant d’influences, ça ne pouvait que cartonner.

Attention toutefois à ne pas confondre hommage et plagiat, et parfois, il faut bien constater que Jet imite plus qu’il ne s’inspire. Ainsi, ‘Move On‘ a de faux airs de ‘Wish You Were Here‘, la fin de ‘Radio Song‘ est une repompe éhontée de ‘Hey Jude‘, alors que les intros de ‘Cold Hard Bitch‘, ‘Last Chance‘ et ‘Lazy Gun‘ semblent toutes droit sorties des 2 premiers disques d’AC/DC)… Et dire que je pensais ne plus jamais entendre CE genre de riffs, vous comprenez désormais pourquoi ‘Get Born‘ est un disque qui me tient à coeur !

48 minutes durant, les tubes radiophoniques s’enchaînent, et dès les premières écoutes, tout nous paraît déjà très familier. ‘Are You Gonne Be My Girl‘, avec son riff entraînant et ses clappements de mains, est un tube imparable, alors que des morceaux comme ‘Rollover DJ‘, ‘Get What What You Need‘, ‘Get Me Outta Here‘ ou l’énorme ‘Take It or Leave It‘ cartonnent grâce à leurs riffs de guitare énergiques et super carrés (on croirait parfois entendre Malcom Young). Pourquoi en effet se casser la tête à jouer des riffs trop techniques quand 2 accords suffisent ? Tout comme The Darkness, Jet a compris que pour plaire, la simplicité primait.

L’album est particulièrement bien équilibré, avec quelques ballades pour nous reposer les oreilles l’espace de 3 minutes. Que ce soit à la guitare claire (‘Move On‘, ‘Come Around Again‘) ou au piano, l’émotion passe sans difficulté. La combinaison synthé/slide guitare aide en outre à la création d’ambiances rétro qui raviront les plus vieux de nos lecteurs. Mention particulière à ‘Look What You’ve Done‘ pour sa mélodie de piano digne des meilleurs titres de John Lennon… La production de Dave Sardy est, vous l’aurez deviné, assez brute et dénuée d’effets inutiles, dans un souci évident d’authenticité : on retrouve ainsi un son très vintage, avec des guitares rêches et saturées.

Jet s’ajoute donc à la liste des groupes de revival rock incontournables, aux côtés de The White Stripes, The Datsuns et The Darkness. Sans véritable originalité mais avec une certaine efficacité, le quatuor tente de retrouver la magie des années 70 : ces 4 Australiens possèdent en effet la capacité à écrire des tubes, des vrais, un peu comme la bande à Justin Hawkins. Dans un esprit très british, Jet n’est pas avare d’énergie, et on sent que la passion qui les anime n’est pas feinte. Malgré des compositions parfois trop stéréotypées, il faut bien avouer qu’il n’y a pas grande chose à Jeter sur cet album ! ‘Get Born‘ plaira donc aux nostalgiques d’une époque révolue où le rock était roi, mais on peut être pessimiste quant à l’avenir du groupe tant il puise ses ressources dans le passé.