Aux premières notes de ce premier enregistrement de Brune, on retient son souffle. Et puis on se laisse doucement aller, calme, relaxé, soulagé. Le pire qui pouvait arriver à la demoiselle, qui débarque avec ses cinq titres l’air de rien, c’était de faire pâle copie d’une Mademoiselle K. Brune rassure vite : entrain, bel univers, et patte personnelle à tous les étages.
Cette parisienne pas criarde pour deux sesterces excelle surtout dans la chanson rock simple et poignante, qui prend le temps d’installer son monde. ‘Paris‘ est une belle entrée en la matière : claviers et larsens éparpillés jusqu’à explosion du morceau. Bizarrement, on pense fort à Malajube, et à plein de trucs du même tonneau. Pas de facilité façon variétoche ici. Brune fait dans la recherche, aussi modeste soit-elle : ‘Je N’oublie Pas‘ et ‘Hey‘ intègrent des rythmes electro sympathiques et surprenants. Batteries éthérées et guitares bien senties font le lit de ‘L’Hiver En Été‘, qui confortent dans l’idée que l’artiste a sa façon bien à elle de dire les choses, avec un minimalisme et une efficacité désarmantes.
Et puis c’est tout. J’ai bien envie de rester sur cette impression-là. Les textes et la musique tiennent largement leurs promesses, là où ‘Rupture Song‘ est un cassage de gueule inattendu. Imaginez un morceau un peu swing et idiot, au beau milieu de l’océan nerveux et sensible de Brune. Dommage pour le trébuchement, surtout que la naïveté ne va pas vraiment à cette chanteuse qui a des choses beaucoup plus fines dans son sac. Reste à étayer un peu tout ça sur un format plus long.